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Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…

Laurent Mauvignier : « Des hommes », des vérités dites avec puissance

 

Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements », en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies.

Un retour sans ménagement dans les foyers français pour ces appelés envoyés sur le conflit sanglant en Algérie. Comment en reviennent-ils ?

 

  • Extraits : « Tout à coup il avait voulu dire ce qu’il avait sur le cœur, ce cœur trop lourd, tout près de lui péter dans la gorge… »
  • Ou encore : « Lui qu’on avait connu grande gueule et si hautain, c’était comme si un ressort avait été cassé à force d’avoir été trop tendu, trop remonté… »
  • Sur l’ennemi algérien : « Certains parmi eux ont vu les corps après les bombardements au napalm, d’autres ont eu le sexe fendu par la gégène, ils ont échappé à la mort par miracle, ils ont vu des soldats tuer des hommes à coups de pierres… »

      « Le lieutenant arrache le bébé des bras d’une femme ; au départ elle résiste, elle retient l’enfant, ses bras, ses mains accrochées au corps de l’enfant… »

 

Une guerre juste ?

Bernard, l’appelé, s’interroge, « il se demande si une cause peut être juste et les moyens injustes. Comment c’est possible de croire que la terreur mènera vers plus de bien ??? »

« Nicole, tu sais, on pleure dans la nuit parce qu’un jour on est marqué à vie par des images tellement atroces qu’on ne sait pas se les dire à soi-même. »

« Quand les Allemands ont quitté la France, ce bonheur, la liesse, le grand bonheur dont est capable la foule quand elle déborde d’elle-même, je me souviens de ça, l’émotion si folle, si belle, des Algériens. »

 

Une fin également très douloureuse

« Et tous on se souvient des harkis qu’on a fait redescendre des camions qui partaient, et les coups de crosses pour qu’ils ne montent pas dans les camions, leurs cris, leur stupeur, l’incrédulité sur les visages, ils n’y croyaient pas, on n’y croyait pas non plus et pourtant on le faisait. »

Pauvre soldat français, il espère : « ne plus entendre le bruit des canons ni les cris, ne plus savoir l’odeur d’un corps calciné ni l’odeur de la mort – je voudrais savoir si l’on peut commencer à vivre quand on sait que c’est trop tard. »

 

Aucune préparation au retour

Pour ces soldats rentrés sans préparation dans leurs foyers, il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire en hiver, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier.

 

Revenir à une vie normale ? Impossible

Belle analyse des traumatismes marqués au plus profond des corps et des âmes. De nombreux soldats n’ont jamais pu reprendre la vie civile.

Comment revivre avec femmes et enfants quand vous avez vécu de telles atrocités et que l’on vous a poussé à commettre l’irréparable ?

 

Un bel ouvrage comme Laurent Mauvignier sait les écrire.

 

Christian Dechartres – écrivain public – www.cd-lmdp.fr - cd-lmdp.over-blog.fr/

 

Pour réfléchir

Pour éviter le pire

 

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