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Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…

Baudelaire, pourquoi tant de haine à l’endroit des Belges ?

 

 

"Les Belges et la lune

 

On n'a jamais connu de race si baroque

Que ces Belges. Devant le joli, le charmant,

Ils roulent de gros yeux et grognent sourdement.

Tout ce qui réjouit nos cœurs mortels les choque.

 

Dites un mot plaisant, et leur œil devient gris

Et terne comme l'œil d'un poisson qu'on fait frire ;

Une histoire touchante; ils éclatent de rire,

Pour faire voir qu'ils ont parfaitement compris.

 

Comme l'esprit, ils ont en horreur les lumières ;

Parfois sous la clarté calme du firmament,

J'en ai vu, qui rongés d'un bizarre tourment,

 

Dans l'horreur de la fange et du vomissement,

Et gorgés jusqu'aux dents de genièvre et de bière,

Aboyaient à la Lune, assis sur leurs derrières."

 

 

En 1864, le poète se rend en Belgique, il y donne une série de conférences. En situation très précaire, il espère vendre ses œuvres à des éditeurs du pays. Mais pourquoi manifester une haine si féroce pour les Belges ?

 

Dans les Amœnitates belgicæ (« les charmes de la Belgique »),

Baudelaire fait éclater sa haine au grand jour. Citons pour exemples :

 

Dans « La propreté des demoiselles belges » :

Elle puait comme une fleur moisie.

Moi, je lui dis (mais avec courtoisie) :

« Vous devriez prendre un bain régulier

Pour dissiper ce parfum de bélier. »

 

Ou encore dans « Venus Belga » :

Ces mollets sur ces pieds montés,

Qui vont sous des cottes peu blanches,

Ressemblent à des troncs plantés

Dans les planches.

 

Très court, « Le rêve belge » :

La Belgique se croit toute pleine d’appas ;

Elle dort. Voyageur, ne la réveillez pas.

 

Autre exemple avec « Épitaphe pour la Belgique » :

On me demande une épitaphe

Pour la Belgique morte. En vain

Je creuse, je rue et je piaffe ;

Je ne trouve qu’un mot : « Enfin ! »

 

Inutile de préciser que sa belgophobie lui interdit toute publication par les éditeurs flamands et wallons.

Des professeurs préfèrent passer sous silence les poèmes de ce florilège. D’aucuns le trouvent drôle et assez réussi.

À vous de juger.

Toutes mes amitiés aux charmants voisins du plat pays.

 

Christian Dechartres – écrivain public – www.cd-lmdp.frhttp://cd-lmdp.over-blog.fr

 

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