Halles de Tours, à travers les étals des commerçants, des « guides » en tee-shirt bleu « Équipe Fillon » orientent les passants « Après l’enseigne rouge, prenez l’escalier ou l’ascenseur, c’est au 1er étage ».
Soit, allons au 1er. Avant l’entrée dans la salle : un accueil de trois femmes de bleu vêtues où vous pouvez vous inscrire ; des photos à l’effigie de l’ancien Premier ministre sont disponibles.
Allons à la découverte des « fans »
Entrons dans cette salle (à vocation théâtrale) : à gauche, des jeunes – lycéens, étudiants – dans l’attente de l’arrivée de la star du moment. Je ne les sens pas à l’aise ; ils jouent un rôle avec leurs pancartes prêtes à être brandies.
Je m’approche des trois premiers
« - Avez-vous regardé, hier soir, l’enquête d’Élise Lucet sur les fausses factures de la campagne de Sarko ?
- Non, mais il faudrait la voir. La chaîne a eu des problèmes pour diffuser le reportage.
- Oui l’entourage de Sarkozy a fait pression pour éviter la diffusion.
- C’est un gros caillou dans la chaussure », concluent les jeunes impatients d’attendre l’arrivée de Fillon.
Le long du mur, à droite de l’entrée, une femme près d’une chaise - où reposent deux pancartes Fillon -, trouve le temps long.
« Vous êtes un soutien de François Fillon ?
- Oui ; et là son mari s’approche.
- Vous avez regardé le reportage d’Élise Lucet ?
- Oui, il n’est pas clair le Sarkozy.
- Il ne pouvait pas ignorer que les dépenses pharaoniques de campagne allaient poser un gros problème.
- Oui, avec lui c’est toujours compliqué ; Fillon est un homme plus pondéré, plus réfléchi, il tient la route. On ne va pas au-devant des problèmes comme avec Sarko. J’ai été sarkozyste ! Mais j’ai abandonné.
- Mais Fillon est en retard dans les sondages.
- Oui, ceux qui gesticulent marquent des points, ce n’est pas normal.
- Passez une bonne soirée.
L’arrivée du candidat à la primaire
Je reviens vers l’entrée pour voir le bain de foule de l’homme aux sourcils fournis. Il faudra patienter 20 minutes ; un retard « normal » ! Cette attente est mise à profit par les chauffeurs de salle pour faire applaudir et lever drapeaux et pancartes. Il faut être chaud pour accueillir le voisin sarthois.
Le voici : il arrive dans le couloir, serre les mains, accompagné des édiles locaux. Les jeunes à gauche, les plus anciens à droite lui offrent une haie d’honneur. Les drapeaux s’agitent, les pancartes ondoient, la musique rythme l’avancée de Fillon, Babary, Briand, Novelli… Applaudissements.
La soirée peut commencer ; Babary, le maire de Tours, souhaite la bienvenue à l’ancien Premier ministre. Briand y va de sa tirade. Les fans de Fillon peuvent savourer leur meeting.
Quel est l’impact d’un tel événement ?
Je n’ai pas senti les jeunes et les retraités particulièrement à l’aise dans leur rôle d’un soir. Dans tous les meetings, des gens sont là pour remplir une mission ; ça se ressent si on les interroge. Ils n’ont pas d’argumentaire solide pour défendre leur idole.
Christian Dechartres – écrivain public – www.cd-lmdp.fr
Pour échanger sur des valeurs démocratiques.