Quand Stéphane Hessel plaidait pour des institutions légitimes et compétentes à l’échelle de la planète

L’ouvrage À nous de jouer était publié en 2013.

Stéphane Hessel mourait juste après la publication.

Dix ans plus tard, ce livre trouve un écho particulier dans l’actualité qui nous percute tous.

Résistant, écrivain et militant politique français d’origine allemande, Stéphane Hessel a été membre de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Curieuse coïncidence 

Le 7 octobre 2023, alors que le monde apprenait l’attaque en Israël, je relisais ce livre. J’ai été frappé par les trois passages que je reproduis ci-après :

1. À l’époque, nous en étions tous très heureux et nous nous disions : les juifs ont enfin un État ! Mais ensuite, vingt ans plus tard, à l’issue de la guerre des Six-Jours, Israël est devenu un pays colonisateur ; depuis lors, Israël occupe la Cisjordanie et la bande de Gaza. C’est quelque chose que nous, qui défendons le droit international, ne pouvons accepter.

2. Nous devons voir dans le terrorisme l’effet d’une haine éprouvée par des individus qui se sentent traités sans respect, éprouvant une haine contre les gens issus du fameux 1 % de la population et qui détermine tout.

2. Dans les années quarante, alors que mûrissaient les plans de séparation, il n’a pas été question des Palestiniens, on n’utilisait qu’une dénomination géographique. On savait qu’il y avait déjà, à l’intérieur de ce territoire, beaucoup de juifs et de chrétiens à côté des Arabes et que, tous ensemble, ils avaient constitué auparavant une partie de l’empire ottoman, mais on ne parlait pas des Palestiniens. La division de la Palestine avec 55 % du territoire à Israël et 45 % aux Palestiniens me semblait être une solution possible. Mais beaucoup de Palestiniens durent quitter leurs villages en 1948.

Dans ce livre, Stéphane Hessel incitait chaque citoyen à se battre pour une Europe sociale, pour un monde social. Il souhaitait que nous nous unissions pour nous attaquer aux grands rêves de l’humanité.

Après le 11 septembre 2001, les États-Unis n’ont-ils pas déclaré qu’ils étaient en droit de mener le monde, avec l’ONU dans la mesure du possible, mais aussi sans elle s’ils considéraient que c’était nécessaire.

Ce livre a 10 ans ; avons-nous progressé en matière de diplomatie durant cette dernière décennie ?

Christian Dechartres – écrivain public – http://cd-lmdp.over-blog.fr

La haine, c’est la colère des faibles. Alphonse Daudet