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Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…

Extraits de « 1940 : Kolb brave les conventions »

Les officiers sont alors rangés dans la rue, devant l’hôtel de ville. Des officiers allemands pénètrent dans les locaux de la mairie et font venir le sous/chef d’État-Major. La poignée d’hommes qui nous a faits prisonniers était un détachement de l’avant-garde d’une grande unité motorisée.

[…]

Nous déplorons notre sort et accusons les responsables qui nous ont lancés dans la guerre sans nous avoir donné des armes appropriées. Les hommes sont couchés dans l’herbe, car il est défendu de rester debout. Parmi les officiers prisonniers je rencontre le capitaine Bloch du 4e Bureau. Il m’annonce que le lieutenant-colonel Nivois a été tué et se trouve non loin de notre emplacement, sur un champ au bord de la route.

[…]

Je me présente donc à l’officier allemand et lui explique ce que nous voulons faire. Sans hésitation il donne immédiatement l’ordre de mettre une voiture à la disposition du capitaine Kolb, du capitaine Bloch et du sous-lieutenant de Durckheim pour qu’ils aillent enterrer le colonel.

[…]

« L’armée allemande progressait à une telle vitesse dans le nord de la France que les officiers brûlaient leurs archives avant d’abandonner les locaux qu’ils occupaient.

Que ces documents seraient utiles à la compréhension d’un épisode que nous avons peine à comprendre ! »

[…]

L’ordre que j’avais arraché au jeune officier allemand me rendait fort contre quiconque aurait voulu contester que nous étions maintenant une formation régulière avec un chef.

[…]

De retour au cantonnement, j’ordonne un repos complet et je tiens conseil avec les officiers qui m’accompagnaient. Nous fixons le programme pour le lendemain.

[…]

Pour maintenir l’ordre devant la boutique de la boulangère, je vais retrouver le sous-officier allemand et je lui demande de me donner deux hommes baïonnette au canon. C’est ainsi qu’on put voir un officier français traverser le village de Montbrehain en tête de deux soldats allemands qui acceptaient d’être commandés par un ennemi.

[…]

Un de ces derniers me dit qu’il est instituteur.

— Alors, lui dis-je en riant, nous sommes collègues. Je suis professeur de lycée.

Et nous rions tous les deux. Il a le même âge que moi. Dire qu’à notre âge nous devons encore une fois faire la guerre, ajoute-t-il, avions-nous encore besoin de cela ? Je suis de son avis. La colonne se remet en marche et mon interlocuteur part. Je lui souhaite bonne chance.

[…]

Je remercie l’officier allemand. Il repart avec sa colonne. Me voici doté d’un Panzerwagen avec deux soldats allemands. Je tiens un petit conseil de guerre avec mes camarades officiers.

[…]

Il me félicite vivement et avec moi tous mes camarades officiers d’avoir organisé cette colonne de prisonniers en vue de maintenir la discipline pour éviter des méprises dans la zone d’opérations militaires.

[…]

En parlant des événements il dit :

— Avions-nous besoin de cette guerre ? Les grands n’auraient-ils pas dû s’entendre ? Ne serais-je pas mieux chez moi et vous aussi chez vous ? Je suis de Breslau en Silésie. Cela fait plus de 1 000 km loin des miens.

[…]

L’un entame même une conversation avec moi, me demandant ce que je faisais dans le civil. Il est officier de réserve comme moi, et cherche visiblement à être agréable.

[…]

« Le 25-5-40

Le capitaine Kolb a conduit à l’arrière un assez grand convoi de prisonniers, conformément à un ordre d’un officier allemand du front, en ordre remarquable.

[…]

Au grillage qui sépare le bloc voisin, je retrouve plusieurs officiers supérieurs de l’État­ Major de la 9e armée qui sont heureux de me revoir.

[…]

Une fois installé dans un coin de la baraque des officiers supérieurs, je me suis mis immédiatement à créer ce que j’appelais un « service des cas particuliers » 

[…]

Un camarade me fit savoir que l’officier allemand qui commandait la baraque des Alsaciens et Lorrains avait déclaré : « l’état national-socialiste n’a pas l’intention de forcer les Alsaciens et Lorrains à rester en Alsace et en Lorraine, si des intérêts supérieurs les appelaient à résider ailleurs. »

[…]

Alors il me présente un carton, où il a consigné mes dires. En dessous, je lis ces mots :

« Je veux rester français »

Je signe sans hésiter. Mon cœur est plus léger. Jusqu’au bout, je n’ai pas trahi la France. Le soir même, j’écris à ma femme pour lui dire ma décision.

 

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