La malédiction d’Edgar de Marc Dugain
Les bonnes lectures du confinement
John Edgar Hoover a imposé son ombre aux dirigeants des États-Unis de 1924 à 1972. Les plus grands seront traqués jusque dans leur intimité. Marc Dugain nous fait revivre les écoutes à travers Clyde Tolson, adjoint et amant d’Edgar.
La vie tumultueuse des Kennedy y prend une large place.
Voici quelques extraits qui donnent le ton du livre :
- Edgar aurait trouvé humiliant de remettre en jeu à intervalles réguliers son pouvoir devant des électeurs qui n’avaient pas le millième de sa capacité à raisonner.
- Un certain Montaigu faisait remarquer « que l’âme décharge ses passions sur des objets faux, quand les vrais lui font défaut. »
- La guerre est une opportunité, elle permet d’éloigner les indésirables et de leur donner une chance de mourir dignement.
- Mais, à la télévision, Nixon avait l’attitude un peu désespérée d’un renard qui laisse filer sa troisième poule de la journée.
- Journalisme : chacun sait que la rumeur vaut toujours mieux qu’un procès en bonne et due forme.
- Qu’importe ce qu’on est, ce qui compte c’est l’image qu’on donne.
- À ma connaissance, il y eut bien des moments dramatiques dans l’histoire de l’humanité. Mais aucun ne l’amena aussi près de sa destruction ou ne fut en tout cas ressenti comme tel.
- Ce qui est rassurant avec les théories, c’est que, si folles puissent-elles paraître, elles ne peuvent pas l’être plus que la réalité.
- La démocratie, c’est un peu comme une famille avec des enfants très jeunes. Un jour, il leur vient l’idée de demander comment on fait les enfants et on leur répond : dans les choux. Et puis avec le temps, ils finissent par comprendre eux-mêmes.
La malédiction d’Edgar, un livre qui se lit comme un bon roman riche en anecdotes inspirées de réalités glaçantes.
Christian Dechartres – écrivain public – « Le Mot de Passe » - http://cd-lmdp.over-blog.fr
Observateur de la comédie humaine.
Marc Dugain est – entre autres - l’auteur de La chambre des officiers (épopée dramatique de la Grande Guerre ; les gueules cassées), Une exécution ordinaire (août 2000, un sous-marin nucléaire russe s’abîme dans les profondeurs accessibles de la mer de Barent. Révélation du profond mépris pour la vie des gardiens paranoïaques de l’empire russe).