Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…
John Steinbeck a tenu un journal - publié sous le titre « Jours de travail » - quand il écrivait « Les Raisins de la colère ». On le suit ainsi chaque jour dans l’épreuve de l’écriture, dans sa solitude, dans ses difficultés matérielles et psychologiques.
Quelques extraits :
« Je vais me mettre au travail et essayer d’oublier tous les soucis. Je deviens dingue si je ne suis pas protégé de tous les trucs extérieurs. »
« L’échec de la volonté, ne serait-ce qu’un jour, a un effet dévastateur sur l’ensemble, bien plus important que la simple perte de temps et le décompte des mots. »
« Je dois prendre mon temps dans la description, le détail, les allures, les vêtements, les gestes. »
« Quand ce livre sera terminé, une bonne part de ma vie s’achèvera avec lui. »
« Les semaines défilent, mais elles ne semblent pas me rapprocher d’un quelconque dénouement. Elles le font, bien sûr, simplement elles n’en donnent pas l’impression. »
« Les week-ends, j’ai toujours le sentiment de perdre mon temps… Je dois éviter toute influence extérieure. »
Steinbeck a commencé l’écriture de l’ouvrage en mai 1938 ; il dit : « tout ce qui se passe dans le monde et je suis assis ici à écrire. »
« J’aimerais pouvoir m’enfuir loin de tout pour écrire mon livre. »
« Chaque livre semble être le combat de toute une vie. Et puis quand c’est fait… Pouf. Comme si ça n’avait jamais existé. Le mieux, c’est de poser les mots jour après jour. »
« Mais je continue à pisser mes 2 000 mots par jour. »
« Le 2 septembre 1938 : Carol tape le manuscrit et le livre commence à me paraître réel. Elle a aussi trouvé le titre hier soir, « Les Raisins de la colère ». Je pense que c’est un titre merveilleux. »
« J’ai tellement voulu qu’il soit bon. S’il ne l’est pas, je crains que je sois fichu à bien des égards. »
« Je suis toujours confronté à ce problème de changement de temps, mais ça va s’aplanir. »
« Ça va être difficile de passer à la deuxième version. Et je pense que je vais devoir faire une autre version sans fautes. »
« Avec tant de choses qui m’attendent, je n’arrive pas à en finir une seule. Ce sera bien quand je me serai concentré sur une. »
« … ce n’aurait pas beaucoup d’importance. Cela briserait ce foutu souci de la postérité dont mes contemporains m’ont lesté. »
« Bien entendu, la difficulté principale tient au fait que, entre les livres, je me ramollis dans la discipline littéraire et intellectuelle, de telle sorte qu’à chaque commencement, je dois lutter avec des muscles ramollis dans la tête et dans la technique. Naturellement, je suis terrifié. »
« Je dois poser mes mots chaque jour, qu’ils soient bons ou non. »
Du 31 mai au 26 octobre 1938, John Steinbeck s’est contraint à écrire ce journal. Ce qu’il relate sur ces cinq mois de travail d’écrivain nous apporte une lumière intéressante sur la solitude et le doute des plus grands auteurs.
Le succès du roman ne l’apaise pas. Les controverses et les menaces le tourmentent.
Est-ce le lot de tous les écrivains que de douter ainsi ? Pour une majorité, oui.
Christian Dechartres - écrivain public -
https://www.cd-lmdp.fr/ - http://www.cd-lmdp.over-blog.fr/
Pour écrire vos pages de vie ensemble.