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Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…

Nuremberg, les criminels de guerre surmenés...

Début 1946, les procès des criminels de guerre commencent. Le psychiatre américain Léon Goldensohn visite les accusés. Il recueille des témoignages à la hauteur de la barbarie de ces nazis.

Un cas évocateur : Rudolph Höss.

Il fut le commandant du camp de concentration d’Auschwitz de 1940 à 1943. Sur son « travail » d’aménagement du camp, il s’exprime : « J’avais deux vieilles fermes un peu éloignées du camp que j’avais transformées en chambre à gaz. J’avais fait abattre les cloisons et cimenter les murs extérieurs pour empêcher les fuites. Les convois arrivaient ; ils étaient gazés au Zyklon B.  Dans chaque ferme, on pouvait gazer en même temps dix-huit cents à deux mille personnes. »

Il poursuit : « Les crématoires ne suffisaient pas à brûler les corps au fur et à mesure. Il fallait trouver une solution. On s’est mis à brûler les corps dans des fosses. Une couche de bois, puis une couche de cadavres,  une autre couche de cadavres, etc… Un ballot de paille imbibé d’essence permettait d’enflammer le tout très rapidement. Quand le feu s’embrasait, on pouvait balancer les cadavres frais ; ils brûlaient tout seuls. »

Tel le cadre en entreprise, Höss explique sa méthode, son commandement, ses innovations. Il lui fallait trouver de nouvelles techniques pour augmenter la productivité. Dans les fours, il parvenait à brûler péniblement dix-sept cents personnes par vingt-quatre heures. Il fallait donc trouver une alternative !

Quand on dit à Höss que 2,5 millions de gens ont été exterminés dans son camp d’Auschwitz, il répond que les ordres venaient d’Hitler et de Himmler. Il s’explique également par le fait qu’il fallait exterminer ces gens, sinon ce sont eux qui auraient exterminé les allemands… Certains de ses compatriotes avaient fini par se convaincre de cela, tellement on leur avait martelé cette contre-vérité.

Höss poursuit son argumentation : « Je croyais bien faire. J’obéissais aux ordres. Je vois maintenant que c’était inutile et mal. » Quand le médecin lui évoque le malaise, le bouleversement face à ces exterminations, il répond : « Vous parlez d’être bouleversé. Non, personnellement, je n’ai tué personne. J’étais juste le responsable du programme d’extermination… »

A la question : Avez-vous jamais fait des cauchemars ? », il répond : « Jamais ».

« Vous arrive-t-il de penser à ces exécutions, aux gens gazés, aux corps brûlés ? ». Réponse de Höss : « Non, je n’ai pas de visions de ce genre. »

Il évoquera même la fatigue au travail, les cadences infernales, le surmenage.

 Commentaire :le document « Les entretiens de Nuremberg » du psychiatre Léon Goldensohn constitue un témoignage extraordinaire sur la psychologie des nazis.

J’invite les sceptiques à le lire et à le faire lire. A l’heure actuelle, des extrémistes d’obédiences diverses, parfois proches de nous, seraient prêts à renouveler des exterminations au nom d’une idéologie savamment inculquée.

 Christian Dechartres - écrivain public - www.cd-lmdp.fr - 06.11.48.77.63ciel orage

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