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Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…

"La caution de la discorde", un miroir de nos fragilités humaines

Interview avec Christian Dechartres : "La caution de la discorde", un miroir de nos fragilités humaines

Après la parution de son roman choc, "La caution de la discorde", nous avons eu l’opportunité de nous entretenir avec Christian Dechartres. Écrivain public de profession, il nous livre ici un récit bouleversant, inspiré de sa propre expérience au contact des maux invisibles de notre société. Rencontre avec un auteur dont l’œuvre résonne bien au-delà de la fiction.

Bonjour Monsieur Dechartres, et merci de nous accorder cet entretien. Votre roman, "La caution de la discorde", est désormais en librairie. Quels sont vos premiers sentiments face à cette publication, et quels retours recevez-vous des lecteurs ?

Christian Dechartres : Bonjour. C’est un mélange de soulagement et d’une certaine fébrilité. Soulagement, parce que ce livre a été long à écrire, il est le fruit de nombreuses observations et réflexions. Fébrilité, parce que c’est un sujet délicat, qui touche à l’intime et au tabou de la ruine, des dettes familiales. Les retours sont très touchants, beaucoup de lecteurs me disent "avoir reconnu des situations" ou "s’être sentis interpellés". C’est ma plus belle récompense : savoir que le message est compris, que le livre résonne. Car, comme je le dis toujours, l’important en communication, ce n’est pas ce qu’on dit, mais ce que l’autre comprend.

Le communiqué de presse mentionne que cette fiction est "inspirée de situations bien réelles". Pourriez-vous nous en dire plus sur ce qui vous a poussé à écrire ce roman, en lien avec votre métier d’écrivain public ?

C.D. : En tant qu’écrivain public, je suis au cœur des vies. J’écoute, je rédige des courriers, des mémoires, des récits de vie. Et malheureusement, j’ai été le témoin privilégié de drames financiers, où un membre de la famille, souvent par ambition mal placée ou naïveté, entraîne les siens dans une spirale infernale. J’ai vu la honte, la colère, le non-dit, la résignation. Ces histoires, ce sont des cris silencieux. Je ne pouvais pas rester indifférent à cette injustice. Mon rôle a été de prendre ces fragments de vie, de les transformer en une histoire qui puisse toucher un plus grand nombre, sans jamais trahir la confiance ni l’intimité des personnes rencontrées. C’est ma manière d’informer et de faire comprendre.

Votre citation dans le communiqué de presse, "Si l’erreur est humaine, persister dans l’erreur et entraîner les siens dans la chute est un mystère humain que ce roman tente d’éclairer", est très forte. Quel est ce "mystère" que vous cherchez à percer à travers l’histoire de Pierre Barjac ?

C.D. : Le mystère réside dans cette obstination à ne pas voir la réalité en face, à ne pas entendre les alertes, à ne pas protéger ceux qu’on aime. C’est l’aveuglement face à l’échec, la difficulté à admettre ses erreurs, et les conséquences en cascade sur la famille. Pierre Barjac est un exemple de cette spirale. Au-delà du drame financier, c’est un drame humain, psychologique, où la loyauté des uns se heurte à l’orgueil ou à l’inconscience de l’autre. Je voulais explorer cette zone grise où l’amour et la confiance deviennent des instruments de la discorde. L’histoire n’est pas là pour juger, mais pour éclairer ces mécanismes, pour que chacun puisse y puiser sa propre réflexion sur la responsabilité, le sacrifice et la force des liens.

On dit de votre écriture qu’elle est "sobre, tendue, précise". Comment parvenez-vous à maintenir cette rigueur tout en abordant des sujets aussi émotionnels et complexes ?

C.D. : C’est un équilibre constant. Les histoires que j’ai pu entendre sont souvent empreintes d’une grande charge émotionnelle. Mon rôle n’est pas de surjouer cette émotion, mais de la laisser transparaître à travers des faits, des dialogues, des silences. Une écriture sobre permet de ne pas détourner l’attention du lecteur de la réalité de la situation. La précision est cruciale pour que le lecteur puisse se projeter, comprendre les mécanismes en jeu. Et la tension vient naturellement des enjeux humains et financiers. C’est un peu comme en journalisme : il faut être précis, factuel, tout en laissant la place à l’humanité du sujet.

Quel est le principal message que vous aimeriez que les lecteurs retiennent de "La caution de la discorde" ?

C.D. : J’espère que ce livre agira comme un miroir, et peut-être comme un avertissement. J’aimerais qu’il incite à la réflexion sur la solidarité familiale, mais aussi sur les limites de cette solidarité. Quand est-ce qu’aider devient se sacrifier ? Quand le silence devient-il complicité ou, pire, destruction ? Et surtout, j’espère qu’il donnera le courage d’agir, de parler, de chercher de l’aide quand on est confronté à de telles situations. Ce n’était pas impossible de raconter cette histoire, et j’espère que cela incitera à ne pas ignorer les signaux d’alerte, et à croire qu’il est toujours possible de se reconstruire, même après la chute.

Un dernier mot sur vos futurs projets ou votre rôle d’écrivain public ?

C.D. : Mon métier d’écrivain public continue de nourrir mon inspiration. Chaque rencontre est une nouvelle porte qui s’ouvre sur une tranche de vie, une nouvelle injustice à comprendre. Je suis déjà sur d’autres projets, toujours dans cette veine de littérature narrative sociale, car il y a tant de choses à dire, tant de voix à faire entendre pour faire comprendre notre monde. L’écriture est pour moi un outil puissant pour combattre l’injustice et éclairer l’humain dans toute sa complexité.

 

Christian Dechartres - écrivain public http://cd-lmdp.over-blog 

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