Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…
À partir d’une vingtaine de feuilles écrites dans la douleur, Joëlle Soyer souhaitait rédiger son récit de vie. Nous l’avons réalisé puis remodelé sous forme de roman autobiographique.
À l’heure où tant de femmes tombent sous les coups de leur conjoint, où des enfants meurent de maltraitance, ce livre s’est révélé pour moi comme un « document » indispensable.
La situation fin des années cinquante
Joëlle a 5 ans ; un jour ses parents la laissent avec la fratrie chez la voisine. Juste pour deux jours. Trois jours après, ils ne sont toujours pas rentrés.
La traversée du désert affectif se poursuit. De l’affection, Joëlle n’en a jamais eu de la part de ses parents, mais après l’abandon des quatre enfants chez la voisine, c’est une souffrance au-delà du manque d’amour dont elle sera victime.
Avant leur abandon
Les enfants vivaient sous la menace d’un père trop souvent sous l’emprise de l’alcool. Avec un géniteur qui boirait moins et une mère plus courageuse, la vie pourrait s’écouler paisiblement dans cette maison à l’orée d’un bois. Le bonheur d’un enfant tient à peu de chose. Il n’a pas besoin d’une montagne de cadeaux ou d’une maison luxueuse pour être heureux. Des parents aimants et une éducation adaptée à son âge suffit à l’enfant pour s’épanouir et couler des jours heureux.
Mais voilà, les parents de Joëlle vivent en conflit, le père travaille dans la forêt, il fait de son mieux pour faire bouillir la marmite. Mais les journées sont longues et il trouve réconfort dans la dive bouteille. Le soir, la mère et les enfants tremblent à l’idée de le voir rentrer. Il faut bien dire que la mère ne fait rien pour agrémenter le quotidien. Elle ne commence à préparer un semblant de repas que sous la menace du mari souvent alcoolisé.
Dans la journée, les enfants sont livrés à eux-mêmes ; le frère cadet de Joëlle tombera dans l’étang situé au milieu de la cour sans que la mère s’émeuve plus que ça. Heureusement, la grande sœur parvient à l’extirper d’une noyade assurée.
Après l’abandon
Les services sociaux les embarquent en direction de foyers où la fratrie sera séparée. Puis direction les familles d’accueil. Là encore les frères et sœurs sont placés dans des familles différentes. Comment peut-on séparer ainsi des petits habitués à vivre ensemble ? Mystères de l’administration.
La loi des adultes
Joëlle passe de foyers en familles d’accueil et découvre l’univers impitoyable dans lequel l’enfant n’a pas la parole. L’adulte n’écoute pas ; il dicte la conduite à tenir dans des lieux choisis pour l’enfant qui doit se résigner à écouter et à subir. Pas question de donner la parole à Joëlle ni à ses frères ni à ses sœurs.
Les attouchements
Joëlle grandit. Le premier père de substitution tente d’abuser d’elle. Une enfant ne comprend pas ; l’adulte, c’est celui qui éduque, qui apprend aux écoliers. Que me veut-il quand il essaie de me toucher ? Est-ce que je dois refuser ? Est-ce un processus normal ? Autant de questions
auxquelles la jeune adolescente cherche les réponses. Où trouver ces réponses quand vous êtes sous la domination des pères et mères de substitution, des maîtres d’école ? Se révolter ? Se rebiffer ? Impossible, la loi des adultes ne permet pas à l’enfant de s’exprimer. Sa parole n’est pas reconnue. Il faut être adulte pour s’arroger le droit de s’exprimer et surtout être entendu.
L’enfance, l’adolescence, Joëlle les vit sans amour, sans embrassades.
Adulte, j’irai mieux !
Joëlle se dit : « Quand j’aurai un travail, quand je pourrai fonder un foyer, je serai libre, je ne subirai plus la loi injuste des adultes. »
Changer de vie, une aspiration de chaque instant après une jeunesse brisée.
Brutalité, mépris du mari
Deux enfants, puis un troisième, une belle famille ! Oui mais c’est sans compter sur le changement de comportement d’un mari devenu instable et agressif. Déménagements pour tenter d’éteindre l’incendie, mais le mal est trop profond. Brimades, frustrations, détresse, le quotidien devient trop éprouvant. Un impératif : préserver les enfants. Nouvelle crise. Résister et trouver des solutions.
Nouveau départ, nouvelles résolutions
Quand les enfants arrivent à l’adolescence, pas facile de leur faire « adopter » un nouveau papa. Retrouver un équilibre à la fois pour Joëlle et pour les trois garçons, un challenge pas gagné d’avance.
Au prix d’efforts constants, elle reconstruit un foyer. Elle vit une aventure professionnelle passionnante.
Elle prend un nouveau départ. Un nouvel avenir se dessine.
Responsables collectivement
À la lumière de ce coup de projecteur sur la vie de Joëlle, chacun doit se sentir responsable.
Dans la société actuelle, chacun de nous doit agir pour préserver la santé des femmes, les protéger des agressions quotidiennes et préserver la santé morale et physique des enfants si fragiles.
L’organisation de notre société met la priorité sur les liens du sang. Cette obstination conduit à des drames. Il faut savoir se remettre en cause pour le bien de nos petites têtes blondes.
Le livre Le Fruit de l’Indifférence trouve un écho tout particulier dans la période que nous traversons.
Christian Dechartres – écrivain public – http://cd-lmdp.over-blog.fr – www.cd-lmdp.fr
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