Écrivain public et lien social
Aime-t-on suffisamment ses semblables pour leur venir en aide et devenir écrivain public ? Au-delà de l’amour des mots, c’est la question qu’il faut se poser avant de se lancer dans le métier.
J’ai suivi certains d’entre eux plusieurs années. J’étais devenu un partenaire précieux pour eux. On touche là toute la richesse du métier d’écrivain public.
* Une fois, j’emmène un client - stressé à l’idée de ne rien comprendre aux mots du notaire - pour le tranquilliser et lui mâcher le vocabulaire indigeste de l’homme de loi.
* Un autre jour, j’en accompagne un chez son banquier pour l’aider à poser les questions qu’il ne pourra pas formuler faute de maîtriser le langage financier.
* Je soutiens un client face à un employeur indélicat.
* J’en conduis un à la Maison de la Justice en ayant pris soin auparavant de lui extraire toutes les questions qu’il ressasse depuis des mois. Je l’aide à exprimer ses demandes.
- Elle ne peut plus rester ainsi, c’est trop dangereux pour elle ; je l’emmène chez le médecin agréé par le tribunal. L’examen déterminera le niveau de protection judiciaire adapté à ses pathologies.
Une grande diversité dans les contacts
L’écrivain public rencontre quantité de gens extrêmement différents. Il en apprend toujours sur la nature humaine. Les travaux les plus divers lui sont demandés. Pour accomplir toutes les tâches qui lui incombent, il lui faut apprendre en permanence. C’est toute la richesse de l’activité.
Les récits de vie constituent des moments émouvants ; il n’est pas rare de voir l’interlocuteur fondre en larmes.
Christian Dechartres - écrivain public - http://cd-lmdp.over-blog.fr