« La Zone d’intérêt » : une réussite

Le film La Zone d’intérêt - de Jonathan Glazer - nous percute, il nous met face à une réalité que beaucoup ne connaissent pas.

Tout l’intérêt d’une œuvre, c’est de créer du sens pour éviter les amalgames qui conduisent souvent à la haine ou à l’incompréhension.

Une vie tranquille à côté du camp

Ce film puissant nous emmène dans l’univers de la famille de Rudolf Hösse, commandant du camp d’Auschwitz. Le père, la mère, les enfants, les serviteurs vivent dans une maison dotée d’un grand jardin fleuri que les visiteurs admirent.

Chaque matin, Rudolf Hösse part au travail dans le camp d’extermination qui jouxte sa propriété. Du jardin, les enfants voient la fumée des fours s’élever dans le ciel.

Au procès de Nuremberg, Hösse estime à 2,5 millions le nombre de Juifs exterminés dans le camp.

La recherche de « performances » des nazis

Une scène du film - très réaliste - s’ouvre sur une réunion des dignitaires nazis ; dans la maison, ils planchent sur les objectifs à atteindre. Alors que des milliers de déportés arrivent par wagons, les fours ne permettent d’exterminer que 1500 à 2000 corps par fournée. C’est trop peu, il faut trouver des solutions !

Le spectateur devine…

Le film ne montre pas d’images d’extermination. Nous suivons la famille dans sa demeure où la vie se déroule de façon très organisée pour offrir le meilleur à Madame et aux enfants. En arrière-plan, derrière le mur, les cheminées fument…

Rudolf Höss est très pris, il doit trouver des solutions pour augmenter le « rendement ».

Un succès de bon augure

Le film a réalisé un nombre d’entrées important, au-delà des    espérances. Faut-il en conclure qu’un plus grand nombre de citoyens s’interrogent sur ce qui a pu pousser des hommes à une extermination massive des Juifs, des personnes handicapées, des homosexuels et d'autres minorités ?

Si La Zone d’intérêt permet d’avancer sur la prise de conscience collective, c’est un pari de gagné pour l’avenir de l’humanité.

Christian Dechartres - écrivain public - http://cd-lmdp.over-blog.fr

« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. »