Les chemins de l’empathie

"Je me souviens d’avoir lu, enfant, plongé dans un monde de mots qui s’ouvrait à moi. Après avoir refermé le livre, je griffonnais quelques phrases, des impressions, des images qui m’avaient marqué. Puis, venait le moment des échanges, avec mon père, ma mère, mon institutrice. Ces moments, simples et quotidiens, ont façonné une part de moi.

Les chercheurs le confirment aujourd’hui : ces trois temps – lire, écrire, échanger – sont essentiels au développement de l’enfant. Ils activent des zones de notre cerveau liées à l’analyse, à l’empathie. C’est comme si, en nous immergeant dans les histoires des autres, en mettant nos propres mots sur nos émotions, en confrontant nos idées à celles des autres, nous apprenions à mieux nous connaître et à mieux comprendre le monde qui nous entoure.

Ce n’est pas seulement vrai pour les enfants. Qui n’a pas ressenti, en lisant un roman, en écrivant un journal, en discutant avec un ami, une forme d’épanouissement personnel ? Ces pratiques nourrissent notre pensée, notre sensibilité, notre capacité à nous adapter et à évoluer.

Alors, pourquoi ne pas imaginer un monde où chacun aurait accès à ces outils de développement ? Un monde où la lecture, l’écriture et le dialogue seraient au cœur de notre vie quotidienne ? Un monde où les conflits seraient moins nombreux, car nous aurions appris à mieux nous comprendre, à nous écouter, à nous respecter.

Mais il y a des obstacles. Des inégalités d'accès à la culture, des difficultés à trouver du temps pour soi, des peurs liées à l'expression de soi. Comment faire en sorte que tous les enfants, quel que soit leur milieu social, puissent bénéficier de ces bienfaits ? Comment rendre la lecture, l'écriture et le dialogue plus attractifs, plus accessibles ?"

Christian Dechartres – écrivain public – http://cd-lmdp.over-blog.fr