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Qu’est-ce qui vous fait avancer ? Qu’est-ce qui permet aux hommes de réaliser leurs rêves ? Qu’est-ce qui peut ruiner nos vies ? L’HISTOIRE nous fournit des réponses. Examinons, analysons les faits qui bouleversent notre société. Les lectures les plus diversifiées ouvrent notre esprit sur le Monde. Lire a tant de mérites : imaginer, apprendre, rêver…

Incipit d’ « Au revoir là-haut » et de « Couleurs de l’incendie ».

 

Le premier a valu le prix Goncourt à Pierre Lemaitre : deux rescapés des tranchées ont vécu l’enfer ; ils réalisent une escroquerie spectaculaire. Toute la tragédie d’une génération nous saute à la figure.

 

Le second nous emmène dans l’entre-deux-guerres. Une femme déploie toute son énergie et son intelligence pour survivre dans cette époque où l’homme domine. Années trente : l’Europe s’enflamme.

 

Au revoir là-haut

 

Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre, justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepti­cisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu'à la propagande du début qui soute­nait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu'elles s'écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande.

 

 

Couleurs de l’incendie

 

Si les obsèques de Marcel Péricourt furent perturbées et s'achevèrent même de façon franchement chaotique, du moins commencèrent-elles à l'heure. Dès le début de la mati­née, le boulevard de Courcelles était fermé à la circulation. Rassemblée dans la cour, la musique de la garde républicaine bruissait des essais feutrés des instruments, tandis que les automobiles déversaient sur le trottoir ambassadeurs, parle­mentaires, généraux, délégations étrangères qui se saluaient gravement. Des académiciens passaient sous le grand dais noir à crépines d'argent portant le chiffre du défunt qui cou­vrait le large perron et suivaient les discrètes consignes du maître de cérémonie chargé d'ordonner toute cette foule dans l'attente de la levée du corps. On reconnaissait beau­coup de visages. Des funérailles de cette importance, c'était comme un mariage ducal ou la présentation d'une collection de Lucien Lelong, le lieu où il fallait se montrer quand on avait un certain rang.

 

Les incipit des deux premiers ouvrages de la trilogie de Pierre Lemaitre sont particulièrement réussis. En 2019, nous découvrirons le troisième volet. Patientons.

 

Christian Dechartres – écrivain public – www.cd-lmdp.fr– http://cd-lmdp.over-blog.fr

 

« Parfois, je te jure, je me demande si on n’était pas mieux sous la mitraille, au moins, on avait l’impression de servir à quelque chose, à gagner la guerre… »

 

 

 

 

 

 

 

 

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